Implantation industrielle : la réalité des chiffres

IMPLANTATIONS INDUSTRIELLES OU L’IMPOSSIBLE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE FRANÇAIS

La course aux implantations industrielles reste certes indispensable en matière de prospection et plus largement de développement économique. Cependant, l’analyse précise et indiscutable des chiffres fait ressortir une réalité extrêmement préoccupante. Ainsi, si l’on considère les derniers chiffres connus en matière de constructions nouvelles dédiées aux activités de production (INSEE 2010) on retient que 3 884 188 m² ont été autorisés. Ceci pour l’ensemble du territoire national hors territoires d’outre mer.

Considérant qu’une implantation industrielle correspond à un COS moyen d’environ 0,5 (exemple 5000 m² de foncier pour un immobilier de 2500 m²), les 3 884 188 m² autorisés vont concerner 7 768 376 m² de foncier soit 777 Ha.

Les trois premières régions Françaises les plus dynamiques captent 37 % de ce potentiel. Ainsi, toujours dans une approche quelque peu grossière mais destinée à faire émerger les grandes masses qui nous préoccupent, il reste 490 Ha qui vont ainsi se répartir sur les 19 régions restantes. Soit à peine 26 Ha par région.

Si l’on considère la seule région Auvergne – toujours selon la même méthode – on obtient précisément le résultat suivant : 28 Ha. Le Puy-de-Dôme captant 50% du potentiel économique régional, ce sont ainsi 14 Ha que devront se partager les départements du Cantal, de l’Allier et de la Haute-Loire. Soit un peu moins de 5 Ha par département. Des chiffres qui se passent de tout commentaire et qui permettent de conclure en cinq points.

• de plus, le faible dimensionnement des nouveaux projets ne permet pas de régénérer les pertes préalablement subies (fermetures de sites, disparition des emplois, flux d’activités connexes).
• les processus de développement économique doivent nécessairement passer par d’autres voies complémentaires.
• les prospections tertiaires peuvent logiquement compléter ces processus de développement économique. Mais elles seront à la fois insuffisantes en raison de surfaces beaucoup plus faibles que celles induites par les activités de production mais aussi en raison de COS plus importants.
• les plus fortes densités d’implantations tertiaires (bureaux, services etc) vont se concentrer sur les principales zones urbaines, venant ainsi encore complexifier l’effort entrepris par les territoires dits secondaires et les zones rurales.
• quant aux entrepôts (bases de stockage et logistique), la France est saturée d’immobiliers disponibles. Quant aux volumes d’emplois rattachés à ce secteur, ils sont particulièrement faibles.